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09/09/2014

De l'autocratie tempérée par l'assassinat.

Au cours d’un récent voyage à Saint Petersbourg, mon guide, une Russe cultivée et parfaitement francophone, ne cessait de chanter les louanges de Catherine II qu’elle ne manquait pas d’appeler Catherine la Grande. Je lui fis remarquer qu’elle était allemande, elle le reconnut mais rien n’y fit, c’était Catherine la Grande impératrice de Russie. Du coup j’évitais de lui faire remarquer qu’elle avait pris le pouvoir par un coup d’état et assassiné son mari. Je pense que ça n’aurait rien changé et que Catherine II jouit de cette admiration de la part de l’ensemble du peuple russe.

Elle régna 34 ans, et fit de la Russie un pouvoir dominant au Moyen Orient après la première guerre contre l'empire ottoman. Elle annexa la Crimée, en 1783, neuf années après que celle-ci eut obtenu son indépendance. A sa mort, elle avait ajouté 518 000 km2 au territoire de la Russie.

Bien évidemment Catherine la Grande inspire Poutine, il a comme elle l’attirance vers les mers chaudes. Lui aussi jouit en Russie d’une grande popularité pour avoir rétabli la puissance et la grandeur russes et mener une politique nationaliste. On ne lui reproche guère son autoritarisme : il a un projet et s’y tient.

Si j’écris cela, c’est parce que je constate qu’au fil des ans, j’ai régulièrement pris la défense de nombre d’autocrates, cibles préférées de la gauche, certains ont fait le bien de leur pays comme Pinochet et maintenant Poutine, d’autres ont été les victimes des démocrates occidentaux et leur chute n’a fait qu’aggraver les choses : Milosevic, Saddam Hussein, Ben Ali, Kadhafi ; heureusement Bachar el Assad a résisté grâce aux Russes.

Oui mais direz vous, ce ne sont pas des démocrates. Certes mais après leur chute nulle part la démocratie ne s’est installée, mais le désordre ou la tyrannie généralement religieuse.

Le président Mitterand a déstabilisé l’Afrique par son sermon de la Baule en 1990 par lequel il liait l’aide à l’instauration de la démocratie, cela a provoqué entre autres les massacres du Rwanda.

Regardons l’histoire de France, le pays des droits de l’homme et des Lumières, à quel abaissement la révolution de 1789, événement soi disant fondateur a mené le pays. Combien de temps peut on dire que la France fut en démocratie ? La 3° République qui nous mena à deux guerres mondiales dont nous ne  nous sommes jamais remis, la 4° et le régime des partis, la 5° créée aux dimensions de De Gaulle mais où le régime de Hollande sombre dans le ridicule.

La démocratie serait peut être un bon système si elle permettait d’élire des gouvernants avec un projet et qui s’y tiennent et non des ambitieux sans grandes qualités ni visions qui ne songent qu’à leur réélection.

En France pour réussir en politique, il faut appartenir à des sectes, des clubs, des mafias : il faut avoir fait l’ENA, cotiser au Siècle, à la French-American Foundation, au groupe Bilderberg, au Grand Orient de France, au CRIF, et ceci qu’on soit de droite ou de gauche. Copains et coquins, pas trop regardant sur le financement de leurs campagnes, s’affranchissant des règles de la plus élémentaire honnêteté, promettant n’importe quoi et oubliant, méprisant la volonté du peuple comme pour le traité de Lisbonne. Petits marquis de cabinet, il ne leur est pas demandé d’avoir réalisé quoi que ce soit.

Pour constituer un gouvernement, là où il faudrait une équipe solidaire, exécutant le projet du Président, on réunit un panier de crabes où il doit y avoir autant de mâles que de femelles, des tourteaux, des crabes verts et des crabes de palétuvier. Mais de l’intérêt de la France tout le monde se fiche. C’est pourquoi comme Vladimir Volkoff, je ne suis que moyennement démocrate.

26/08/2014

Le retour des "tyrans"

Si j’en crois Bernard Lugan, toujours bien renseigné sur la chose Africaine, le seul capable de reconstituer le système d’alliance tribale qui existait en Libye du temps du colonel Kadhafi et qui avait donné un minimum de cohésion à un pays en voie de somalisation, est Seif al-Islam le fils du colonel Kadhafi.

La stratégie des salafistes, des Frères musulmans et du Qatar est désormais claire: faire de la Libye une base de déstabilisation régionale.

L’Egypte et l’Algérie sont directement menacées, au Sud, le Mali, le Niger et le Tchad vont automatiquement subir la contagion de la situation libyenne.

Le processus de déstabilisation de la Libye a été très largement pensé et supporté par le Qatar qui, dans un premier temps, a utilisé Al-Jazira pour diaboliser le régime Kadhafi. Le bras armé de cet insatiable et arrogant petit émirat fut Nicolas Sarkozy qui, subverti par BHL, imposa l'intervention internationale en reprenant à son compte les mensonges d'Al-Jazira au sujet d'une menace inventée sur les populations de Benghazi.

Osera-t-on faire appel au fils du colonel seul capable de reconstruire le système d’alliances tribales qui prévalait du temps de son père ?

Actuellement détenu avec des égards par les miliciens berbères de Zenten qui constituent le fer de lance des forces anti-islamistes en Tripolitaine, il est soutenu par les Warfallah, la principale tribu de Tripolitaine, par les tribus de la région de Syrte, par sa propre tribu et il pourrait l'être également par les Barasa, la tribu royale de Cyrénaïque, sa mère étant Barasa. Autour de lui pourrait être refondée l'alchimie politico-tribale, le pacte social tribal de Libye.

Parallèlement il semble que Bachar ai-Assad « le dictateur syrien », le « génocidaire de son peuple », commence à apparaître comme le recours contre les djihadistes de l’Etat Islamique soutenu lui aussi par le Qatar. Walid al-Moualem le ministre des affaires étrangères syrien a déclaré que son pays était prêt à coopérer avec n’importe quel pays combattant les islamistes y compris les Etats-Unis et la Grande Bretagne.

Il est vrai que Bachar al-Assad dont on ne parle plus guère, est sur le point de l’emporter. Plus de trois ans après le début d’un conflit qui aurait fait quelque 190 000 morts, ses forces ont reconquis la plus grande partie des territoires contrôlés par les rebelles de l’Armée Syrienne Libre. L’Etat Islamique contrôlerait encore un tiers de la Syrie dans le nord et l’est du pays en plus de ce qu’il a conquis en Irak. Bachar el-Assad commence à apparaître comme un interlocuteur nécessaire.

Voilà qui ferait de la peine à tous les « va-t-en guerre » qui voulaient traduire Bachar devant la justice internationale.

On peut cependant craindre qu’il faille un certain temps pour en revenir à la Realpolitik, au moins le temps de régler le contentieux ukrainien avec la Russie dont la Syrie est l’indéfectible allié.

 

05/06/2014

De la relativité des choses.

Il paraît que les élections en Syrie « C’est comme si Hitler avait organisé une élection en 1944 », « Une farce » organisée dans un pays en ruine et boycottée par l’opposition. Mais qui soutient l’opposition et finance la guerre civile ? L’Arabie Saoudite et la Qatar, beaux exemples de démocratie. En fait après trois ans de guerre et 150 000 morts, une guerre civile encouragée par l’Occident, personne n’a de solution autre, et on finit par le reconnaître, que Bachar el Assad.

Il est possible que les élections aient été truquées et qu’on n’ait pas voté dans les zones encore tenues par l’opposition, mais qui peut affirmer que la majorité des Syriens ne préfère pas le régime de Bachar plutôt que l’islamisation du pays ?

Le plus étonnant est que simultanément se sont tenues des élections présidentielles en Ukraine applaudies par l’Occident, alors que les conditions étaient les mêmes : boycott dans les zones russophones du sud-est et pas plus de garantie de sincérité.

Il faut rappeler qu’en Irak, le 30 janvier 2005, on élisait une assemblée nationale constituante, dans un climat de terreur, la journée du vote fut marquée par des attentats ayant tué 36 personnes dont 30 civils. Personne ne contesta.

En Afghanistan, c’est l’OTAN qui met en place le président Hamid Karzaï, qui sera élu le 9 octobre 2004 dans une élection entachée de fraude et du boycott de l’opposition. Tout ça sous les yeux de l’OTAN. L’Afghanistan est toujours le premier producteur mondial d’opium.

En Libye après que l’OTAN ait mené une guerre conduisant à l’assassinat de Kadhafi, le 9 août 2012, le nouveau parlement élit son premier président Mohammed Youssef el-Megaryef, qui sera destitué un an après. Depuis la Libye est minée par l’instabilité politique et la menace d’éclatement.

Tout ça pour dire que chaque fois que l’Occident se mêle de rétablir la démocratie, quand il s’en va, règnent le désordre, l’instabilité, et la guerre civile.

L’élection de Bachar el Assad n’est pas plus contestable que celles de ses semblables d’Irak, d’Afghanistan, de Libye et maintenant d’Ukraine et il est de plus en plus évident que l’intervention de l’Occident en Syrie au coté des pétromonarchies du Golfe n’a fait qu’aggraver les choses et de multiplier les victimes et les ruines.

Il conviendrait aussi d’évoquer le Kossovo où l’OTAN a créé un état mafieux.

Tout cela fait penser à ce lieu où on trouvait autrefois une pancarte : « prière de laisser cet endroit dans l’état où vous auriez voulu le trouver »

24/04/2014

Quel bazar.

L’autre jour, le Président, à l’institut du monde arabe, condamnait les « Français » partis faire le djihad en Syrie, il y en aurait quelque 700.

Pourquoi évoquer le djihad à l’institut du monde Arabe où on célèbre une civilisation pacifique et tolérante. Du moins c’est ce qu’on nous dit tous les jours : pas d’amalgame.

Derrière l’estrade on apercevait les drapeaux français et européen et aussi la bannière verte de l’Arabie Saoudite. Pourquoi ? L’Arabie n’y est pas chez elle ce me semble et les financements arabes, pourtant promis ne sont plus fournis qu’à dose homéopathique, l’institut étant devenu un boulet de plus pour les finances publiques.

Mieux encore l’Arabie est un des principaux financiers des mouvements djihadistes et de la rébellion islamique contre Assad.

Difficile de condamner ceux qui pensent aller combattre pour une cause que l’on soutient.

En attendant voilà 700 gars formés au djihad qu’on va voir un jour ou l’autre revenir en France, peut être y exercer leurs nouveaux talents.

Il est vrai que l’on ne parle plus guère de la guerre civile Syrienne que Bachar el Assad semble sur le point de gagner.

En juin des élections présidentielles sont prévues que va très vraisemblablement gagner l’actuel président. On dira, bien sur, que les élections ont été truquées, peut être, mais qui a-t-on à opposer à el Assad, à part les mouvements islamistes qu’on combat au Sahel, depuis que notre guerre de Libye les a libérés ?

L’autre jour quand les Dupond et Dupont de la politique étrangère française se donnaient en spectacle en accueillant les quatre journalistes libérés, on n’insistait pas beaucoup sur ceux qui les détenaient faut de pouvoir accuser Bachar.

A ce sujet je constate qu’à tant faire qu’à être otage, il faut mieux être journaliste, même gauchiste ayant milité à SOS racisme, que simple pékin, comme le malheureux qui en est mort au Sahel ou Lazarevic détenu depuis trois ans sans que cela semble préoccuper grand monde et dont le patronyme ne me semble pas très favorable par les temps qui courent actuellement dans le monde arabe.

J’aimerais que l’on m’explique la logique qui sous-tend tout cela en ce qui concerne les intérêts de la France et des Français et encore je n’ai pas évoqué l’Ukraine. Quel bazar.

 

 

 

02/03/2014

Mes autocrates

Je m’aperçois que depuis que j’écris, j’ai pris parti successivement pour Pinochet, Milosevic, Saddam Hussein, Ben Ali, Moubarak, Kadhafi, Bachar el Assad, et que je prends maintenant le parti de Poutine. Pendant ce temps là la presse bien pensante défendait Mao, Castro, Allende, Pol Pot, Aristide, Mengistu qui tous ont entrainé massacres et ruine de leur pays.

Je pense qu’en son temps j’aurais pris le parti de Franco, c’est dire…

Finalement, par des méthodes peut être peu démocratiques, mes autocrates maintenaient l’ordre et une certaine prospérité, les guerres Américaines pour imposer la démocratie, et des révolutions plus ou moins printanières n’ont amené que troubles, et luttes religieuses.

Le Chili, que Pinochet a quitté volontairement est le pays le plus prospère d’Amérique du Sud. Peut être la Tunisie s’en sortira-t-elle si l’économie reprend ce qui n’est pas gagné, mais l’Egypte évolue dans la continuité, un régime militaire ayant été remplacé par un autre, l’Irak, la Libye, la Somalie, Haïti, la Syrie, le Kosovo, ne connaissent que désordre, massacres, mafia et trafics en tout genre.

Poutine a rétabli l’ordre en Russie et assure le développement du pays. Maintenant il défend ses intérêts et ceux de la Russie en Ukraine et en Crimée.

L’Occident s’indigne et l’Otan fulmine. Surtout qu’ils ne s’en mêlent pas nous n’avons rien à y gagner et ce n’est pas notre problème.

Je rappelais l’autre jour la phrase de Goethe préférant l’ordre à la justice, je partage ce point de vue. J’ai la chienlit en horreur.